Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CARGO
Newsletter
CARGO
Derniers commentaires
21 juillet 2005

Dans le ventre de la Baleine

On s’est rencontré dans le ventre de la Baleine une nuit à Saint Jean
Moi je commençais déjà à me noyer, mais je ne le savais pas
Toi tu en avais marre de quémander plancton à tous les bars
Alors c’est sur mon banc que tu es venu t’échouer
J’étais déjà bien ensablé et je faisais mon crabe
Et quand je t’ai dit que j’étais Capitaine tu as ri aux éclats
Bien sûr tu ne savais pas ce que c'était un Capitaine immobile

À marée suivante, j’ai mis mes pinces autour de toi
J’ai collé mes mandibules sur ton bec et tu as pouffé de rire
Mais… quand même, on s’est aimé.

Depuis nous ne nous sommes plus quittés
Nous avons bourlingués d’Istanbul à Dakar,
Armés trois vaisseaux de pierres,
Vécus sur l’île des trois mouettes,
Sur celle du roi Marc puis sur les terres d’Armorique
Trouvés notre petit coquillage d’ébène,
Et vous m'avez définitivement sauvé de la noyade.

Là, nous continuons notre voyage portés par les courants de la vie
Et je sais que la traversée sera longue et passionnante
Car des vents d’Amour gonflent nos voiles !

Grâce au ventre de la baleine
Je t’aime !
Ton loup-crabe

Texte Yann Le Rousic

Publicité
Commentaires
A
Le poème, puis la "réponse" de Muskull sont une paire ...<br /> Comme çà fait plaisir à lire et à dire...
L
C'est tendre et c'est joli...<br /> J'aime beaucoup...
M
Bonjour Yann, j'aime...<br /> <br /> J'ai quelque chose un peu comme ça. ;-)<br /> <br /> L'ETERNITE DU VENT<br /> <br /> Tu m'entraînes vers ton île virevoltante aimée,<br /> Tes yeux noirs s'aiguisent, amusés, sur ma carapace sourde .<br /> <br /> Gouffres et crêtes blanches échevelées,<br /> Gorge - abîme grondante, récifs en crocs avides,<br /> Notre barque avance, insouciant fétu<br /> Se sachant impropre à la démesure de cet appétit-là .<br /> <br /> Ton île qui tangue encore le temps d'assurer la connivence de nos pas,<br /> Point n'est besoin de mots ;<br /> Tu sais que je vois les écritures du vent dans l'herbe rustique,<br /> Ces demeures grises et bleues blotties sur elles même,<br /> Comme les niches des saints au fronton de l'église, ces arbres nains<br /> Courbés d'un même élan sous l'haleine irrémédiable du couchant .<br /> <br /> Une terreur et une joie,<br /> Un cri et un chant éperdu dans l'union saline .<br /> <br /> Tu avais su que là, en ce sombre et vivifiant creuset allait naître ma voix .<br /> Comme tu es légère mon ailée, en cet ultime de ma terre !<br /> <br /> - - - - -<br /> <br /> Tes pieds nus escaladent les sentinelles du couchant,<br /> Tu ris de mon vertige, flamme de mes océans .<br /> O depuis combien de siècles ces monstres de granit<br /> Attendaient-ils l'apaisante caresse de tes paumes ?<br /> Ils en rêvent encore dans leur ivresse marine,<br /> Empanachés de folles écumes sous les béliers jaloux des vagues .<br /> " Reviendra-t-elle sceller notre pacte cette si légère fille des hommes ? "<br /> Et ils grondent d'émoi, oublieux des moqueries acides des mouettes .<br /> <br /> La mer pourtant les use, inlassable d'élans ;<br /> Rageuse parfois face à cette trop longue patience,<br /> Pour elle l'immobile est en ses gouffres de nuit ;<br /> La lumière est sa danse, son éclatant triomphe .<br /> Alors, elle arrache, cristaux après cristaux, au corps du souvenir,<br /> La poussière des géants vient orner ses courants ...<br /> <br /> Mais sur une plage plus loin, baignés par l'indolence oublieuse du flux,<br /> Ils murmurent encore, autre corps, autre lieu :<br /> " Deux fois déjà elle a laissé l'empreinte fine de ses pieds,<br /> Deux fois déjà nous l'avons captivée, notre magie aussi est belle,<br /> Deux fois déjà ...<br /> Elle reviendra et nous la garderons, et elle nous gardera !<br /> Que nous importe le temps ... "<br /> <br /> - - - - -<br /> <br /> Ton île gronde sa nostalgie, mugissement des cornes à la brume lente,<br /> Suaire ou chrysalide elle rumine son âge, attendant l'éclosion .<br /> <br /> La mort même avait souri à l'ivresse féconde de nos courses nocturnes,<br /> Pourtant elle nous avait transi, arrêté en plein vol dans l'instant d'un regard<br /> .<br /> " Ne vous inquiétez pas, elle est tournée du bon côté . "<br /> Avait-elle dit en passant, ombre dans l'ombre de nos nuits .<br /> O cette faux noire qui s'éloigne ! ...<br /> <br /> Après nous étions graves, déjà plus des enfants ; nos errances avaient pris<br /> Le sens de l'éternité du don, de l’ineffable quête, vertige de nos âmes captives<br /> .<br /> L'île nous avait accouché, neufs et nus, avant de nous jeter dans la gueule du<br /> monde .<br /> Neufs et nus, mais armés de ses secrets druidiques ...<br /> <br /> Ton île, lumière mutine de toutes mes nuits perdues,<br /> Cette plume noire à tes dents écrivait l'immémorial sortilège,<br /> La promesse de la merveille enfin réalisée ...<br /> <br /> « Alors, de retour au pays ? ... «
Y
Merci mesdames<br /> <br /> <br /> 18 ans de voyage déjà...<br /> et plus de 11 avec notre Bigorneau...<br /> et on garde le cap...<br /> la mer est belle !
F
c'est le coquillage d'ébène qui m'a mis la puce à l'oreille...<br /> superbe déclaration :)
Publicité
Archives
Publicité